La rose de Versailles (Versailles no bara) : Historique !

Quand un roman prend la forme d'un manga, et quand vous y ajouter un contexte historique de connaissance mondial (et qu'accessoirement il est bien traité), ça vous donne un monument du genre.

Chez l'éditeur Kana, l'histoire fait en tout mille sept-cent pages, mais c'est mille sept-cent ages de bonheur. L'histoire se complète ensuite d'évènement additionels, à l'écart de la narration qui se serait allourdit de leurs présence.

Tout commence avec la naissance, en 1755, de trois personnes : Marie Antoinette d'Autriche, fille de l'impératrice d'Autriche Marie Thérèse ; Hans Axel comte de Fersen, né dans une grande famille noble de Suède ; Oscar François de Jarjayes, cadette d'une famille noble de France, que son père (désespéré de n'avoir pas de fils) éleva comme un garçon.

Le destin de ces trois personnages vont s'entrecroiser, avec ceux de nombreux autres personnage, dans les années précédents la Révolution de 1789.

L'intérêt de cette oeuvre ? Elle permet de connaître des facettes de la Révolution, notamment Marie Antoinette, autour de qui l'histoire tourne. Car c'est bien sa biographie que nous propose l'auteur, qui se base sur la célèbre oeuvre de Stephan Zweig, Marie Antoinette, et je la soupçonne d'avoir lu l'Histoire de la Révolution Française de Jules Michelet (auteur, républicain, du XIXème siècle), tant les connaissance des événements sont finement décris, avec un certains lyrisme.
En outre, comme par souci historiographique, l'auteur nous évite les clichés du genre : Marie Antoinette est à 100% mauvaise par exemple (le portrait sentimental est bien nuancé), sans pour autant tomber dans le panégirique, car ses sentiments que lui procures sont rang persistent jusqu'à la fin("Quoi ! le peuple faire de la politique ?!"). L'objectivité est bien entretenu. Et tout y est : la relation avec Fersen, l'affaire du collier.
Bref, apprendre en s'amusant

Les moeurs de l'époques sont admirablement dépeint. De ce côté, aucun problème.

Et pour donner du punch à la narration, une femme, travestit et élevé en homme par son père, nommée Oscar (attention : il s'agit d'un personnage fictif), qui guide la garde royal de la pointe de son épée, cheveux blonds et charme qui lui assure le regard de ... toutes les femmes de la cours !! Un marasme amoureux la concernant se met en place. Et dans ce contexte historique, elle voit ses propres idéaux bousculer par le bouillonement popuaire.

Un roman sur fond historique qui m'a conquis. En est-il de même pour vu ?

Moi c'est l'anime qui m'a séduit. Et même pas pour le contexte historique (qui est, je le comprend, ce qui peut attirer l'historien au premier coup d'oeil).

C'est d'abord le design, de Shingo Araki, qui m'a fait m'intéresser à l'oeuvre. Puis sa VF, remarquable. Et enfin, lorsque j'ai pu la visionner en entier, je suis véritablement tombé sous le charme de la série, à la fois intensément débordante d'émotion et d'une pudeur/dignité incomparable.

Les quatre derniers épisodes sont bouleversants.

hhoo ça m'a l'air interessant tout ça, vous aurez des images?

Stellar Elric a écrit:

hhoo ça m'a l'air interessant tout ça, vous aurez des images?

Tout frais capturé (illustrations de l'anime, je trouve le style du manga beaucoup moins beau) :

Hum...j'aime pas trop les graphismes...Mais ca doit quand meme valoir le coup rien que pour le contexte et les references historiques.De plus,l'epoque concerne m'interesse,alors je m'acheterais surement le tome 1 pour me forger un avis.

C'est sûr qu'on est loin des visages caoutchouteux qu'on nous sert de nos jours...

En fait,on dirait un melange de Capitaine Albator et Black Jack.

arg c'est vieux ça .... je regardais quand j'étais plus jeune ^^ mais c'est un trop beau animé ^^ avec de beaux dessins .... et un contexte historique pas facile mais qui inspire énormément (la révolution française... qui ne connais pas?)

HiRuMa a écrit:

En fait,on dirait un melange de Capitaine Albator et Black Jack.

C'est surtout dessiné par les mêmes personnes qui ont rendu Saint Seiya beau ! Et ça se voit.

Et oui, c'est une série époustouflante. Enfin, faut quand même passer les 20 prémiers épisodes, le temps qu'Osamu Dezaki (super réalisateur) arrive et qu'il dise à Shingo Araki de faire moins dans le shôjo à outrance.

La serie est composee de combien d'episodes?

Je connaisais pas du tout, sa a l'air assez bien

Une quarantaine d'épisodes.

Ok,merci

Ok,merci

J'ai adoré personellement ^^ ( par contre la taille des tomes ... OO ca fait peur xD)
Le style de dessin est assez interessant ( il fait vieux, mais c'est détaillé en même temps en fait ( tout du moins pour les personnages principaux), c'est pas mal... Le fond "historique" bof pour moi, c'est pas LA qualité pour moi vu les libertés prises...

Enfin bref, excellent manga ^^ Par contre la plupart des personnes ont de forts préjugés sur Lady Oscar à cause du club Do' tout ca a l'époque... pas de bol ^^

Lady Oscar est super triste, les 10 derniers épisodes m'avaient beaucoup touché plus jeune.

Mais c'est vrai que ça date de 1979 et 1980 (40épisodes et 1 film)

Attention il peut y avoir des spoils dans la critique

source : animeka
Lady Oscar (1986)

Lady Oscar TITRE ORIGINAL : Versailles No Bara
ANNÉES DE PRODUCTION : 1979 - 1980
STUDIO : [TMS]
GENRES : [DRAME] [HISTORIQUE] [AMOUR & AMITIé]
AUTEUR : [IKEDA RIYOKO]
VOLUMES, TYPE & DURÉE : 40 EPS 25 mins
1 film de 90min : Versailles no Bara : Seimei Aru Kagiri Aishite

Synopsis
L'histoire de Lady Oscar débute en 1755, dans le Royaume de France. Le Colonel de Jarjayes, très proche du Roi, attend son 6ème enfant ou plutôt son 6ème fils. Cependant, l'enfant qui naît n'est finalement pas un garçon. Le Colonel refuse cette situation et refuse l'idée même d'avoir encore une fois une fille...il décide donc de considérer cet enfant non comme une fille, mais bel et bien comme un garçon. Il le baptise ainsi Oscar François.
Quelques années plus tard, en 1769, Oscar est une adolescente de 14 ans qui s'habille comme un jeune homme et manie parfaitement l'épée. Son père l'a en effet toujours destiné à devenir un grand responsable de le Garde Royale. L'occasion de le devenir arrive enfin: Oscar peut devenir Capitaine de la Garde Royale mais pour cela elle doit battre en duel un autre prétendant. Finalement, elle y parvient sans difficultés. Toutefois, sa victoire n'a pas été guidée par sa volonté de devenir Capitaine, elle semble plutôt avoir fait cela pour prouver qu'elle ne sait pas fuir devant les défis. Elle refuse de porter l'uniforme militaire. André, son plus fidèle serviteur veut l'aider à choisir sa voie: devenir une vraie femme (dire non) ou oublier à jamais sa féminité (accepter le poste).
Oscar accepte finalement de devenir à 14 ans Capitaine de la Garde Royale, sous l'autorité de la toute jeune Marie-Antoinette.
- GohanSSJ -

Critiques
Dans cette France de 1755, le colonel de Jarjeyes attend son 6éme enfant : pére de 5 filles, il espére que le petit dernier sera un garçon qui pourra prendre sa succession et perpétuer l'illustre tradition militaire de la famille. Le destin, toujours farceur, lui donnera une autre fille. De dépit, il décidera de l'élever comme un homme et la prénommera Oscar François... 14 ans plus tard, Oscar est devenue une bretteuse émérite qui ne manie pas moins bien les revolvers et les fusils. Les relations de son pére auprés du Roi Louis XV lui permettent, grace à son passé illustre de soldat fermement dévoué à la Couronne de France, de faire entrer Oscar dans la Garde Royale avec le grade de Capitaine. Oscar se retrouve ainsi "garde du corps" de la jeune princesse tout juste arrivée d'Autriche pour épouser le futur Louis XVI afin de sceller définitivement la paix entre deux nations qui se sont trop longtemps fait la guerre aux dépends de leur population respective. Entre Oscar et Marie-Antoinette naîtra une amitié indéfectible qu'on verra peu à peu ternie par les magouilles de la noblesse et à laquelle l'Histoire mettra un point final de la maniére qu'on sait...

Si l'auteur du manga original, Riyoko Ikeda, est un monument du genre, cette histoire-là est une piéce maîtresse de son oeuvre. Aprés avoir été un énorme succés de l'édition, Versailles no Bara fut adapté au théâtre en 1974 par la troupe exclusivement féminine Takarazuka pour plus de 600 représentations, mais aussi en série télé à la fin des 70s qui connut par la suite une réédition en long-métrage. Le réalisateur français Jacques Demy en fit aussi un film, mais c'est une autre histoire. La série fut diffusée en France dans le défunt (heureusement...) Récré A2 et eut suffisament de succés auprés des jeunes téléspectateurs pour qu'on puisse avoir droit à la série compléte de DVDs chez IDP. Croyez-moi : c'est une
trés
bonne chose parce-que cette série est de la pure balle.

Shoujo, mais aussi drame et roman historique, Lady Oscar explore une époque charniére de l'Histoire de France sans fioritures ni concessions et tout le monde en prend pour son grade. Si au début les choses sont présentées comme on s'y attend (méchants nobles profitant des faveurs du Roi qui opprime le pauvre peuple sans défense), les événements prennent peu à peu une apparence plus mitigée, moins manichéenne et, pour être honnête, particuliérement instructive pour ne pas dire passionnante : les véritables connards de l'Histoire, Robespierre en tête de liste, y sont montrés tels quels -à leur façon profiteurs d'une conjoncture particuliére qui leur a permis de réaliser leur coup d'état et s'emparer ainsi du pouvoir- avec le même tarif pour les victimes, Louis XVI et Marie-Antoinette se trouvant parmi celles-là -pour la simple et bonne raison qu'on ne leur a jamais vraiment demandé leur avis, au moins au début, et que le systéme sclérosé de l'Ancien Régime ne leur laissait finalement que trés peu de marge de manoeuvre, leur éducation psycho-rigide au sang bleu roi étant leur premiére "excuse".

Le spectateur naïf et un peu bon enfant découvrira une Cour Royale faite de complots et de magouilles en tous genres tous plus mesquins les uns que les autres, où l'honneur de la noblesse n'est plus qu'un prétexte pour de viles joutes de prestige et d'apparat afin de tirer le plus de jus possible de la vache à lait que représente le pays affamé. Ce n'est pas franchement mieux du coté du peuple où les basses classes sociales font de leur mieux pour se rapprocher de cette Cour des Damnés afin d'en récolter le plus d'avantages possibles dans le plus total mépris de leur prochain, famille comprise. Dans ce décor affligeant de connerie humaine, se croiseront des personnages historiques et d'autres fictifs pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment les relations psychologiques et sentimentales tortueuses...

De son coté, Oscar fait de son mieux pour rester un officier intégre et irréprochable. Mais ce n'est pas simple de devoir jouer au bonhomme quand on est une fille, et dans ces temps troublés où le prestige de la noblesse s'étiole davantage à chaque jour, elle a un sacré boulot ! Entre les complots de Madame Du Barry -maîtresse de Louis XV et par conséquent "Reine" de France de facto- ou ceux du Duc D'Orléans -cousin du Roi et donc héritier potentiel de la Couronne au cas où il arriverait malheur à l'Héritier- elle comprend rapidement qu'il y a quelque chose de pourri dans le Royaume de France : cette initiation douloureuse aux moeurs abatardis de la Cour fera progressivement pencher son coeur vers le peuple dont est issu son fidéle ami d'enfance André, servant de la famille de Jarjeyes. Inutile de préciser de quel coté elle se trouvera pendant le crescendo final, vous avez compris ; la maniére, par contre, apportera son lot de surprises et c'est là qu'on verra un dénouement trés attendu mais malgré tout surprenant de la longue disposition des piéces sur l'échiquier durant les 40 épisodes de la série.

Mais il n'y a pas que les luttes de pouvoir car l'amour tient une place prépondérante dans ce récit (bah vi, c'est écrit par une fille...) : que ce soit l'amour non-récompensé de Oscar pour le Comte Fesner de Suéde dont l'affection, pourtant interdite, va à Marie-Antoinette qui n'a pas le droit de la lui rendre, ou bien les sentiments tout autant proscrits de André pour la fille de son maître, ce théme-clé de l'histoire est ici brillament mis en scéne et tout aussi bien orchestré sans pour autant tomber dans le larmoyant soporifique des séries US bon marché. Les événements prennent ainsi une dimension tragique inattendue dans ce genre de contexte historique, et qui finira mal. Trés mal...

Au cas où vous auriez pas capté, j'ai été conquis : le manga a été édité en deux gros volumes de prés de 1000 pages chacun il y a quelques années et un 3éme tome est prévu pour debut septembre. /me va se faire une commande de groupe ^^

- Guilhem

Notice de lecture -La Rose de Versailles-

On a pu lire que ce manga monumental était inspiré profondément de l'histoire de la Révolution Française. Mais jusque là, j'ai été incapable de faire la part des choses entre les personnages réels et les personnages de fiction, ou alors quelle fut leur place réel. Maintenant je le peux.

Oscar de Jarjayes : le personnage est une fiction. En outre, on n'a pas préposé qui que ce soit à la garde rapprochée de la Reine (ou alors ce fut très discrétement). Toutefois, la famille noble des Jarjayes a bel et bien existée. De surcroît, Madame de Jarjayes était une des proches servantes de Marie Antoinette.
Quand cette dernière se fera enfermer au Temple (avant la Conciergerie), Madame de Jarjayes fomenta un plan d'évasion, qui n'a pu être mis à l'oeuvre.

Rosalie : la jeune fille si douce a existé ! Ce n'était peut-être pas la soeur de la descendante des Valois, ni la fille de la Polignac (ces faits-ci sont pures fictions), mais elle était bien au service de Marie Antoinette lors de son ultime détention à la Conciergerie. Dans cette prison odieuse, Rosalie faisait tout pour rendre la vie de la Reine déchue le moins désagréable possible. C'est notamment elle qui l'habilla une dernière fois avant la sentence.

Comtesse de la Motte-Valois : le personnage a existé, adoptée par la comtesse de Boulainvilliers en tant que descendante d'un bâtard du roi Henri II. Mais elle ne cita point Marie Antoinette lors du procés de l'affaire du collier, et elle n'est pas morte après comme le dit le manga.
Après cette affaire, somme toute si dangereuse pour Marie Antoinette, elle fut condamné à X coups de fouet en public, et d'être marqué d'un V (Voleuse) au fer rouge. Quelque mois plus tard, elle s'évada et se réfugia en Angleterre. Elle revint librement et impunément en France lors des années cruciales pour la monarchie (après 1789) et publia ses Mémoires, livre sale dans lequelles elle prêtait à la Reine des pratiques licencieuses (notamment une relation sulfureuse avec le fameux Cardinal de Rohan).
Son mari est toujours resté en vie également (il s'était même enfui en Angleterre bien avant sa femme).

Fersen (Hans Axel, comte de...) : son rôle (ainsi que ses sentiments) vis à vis de Marie Antoinette est bien proche de ce qu'il fut dans la réalité. Toutefois, cet amour fut en fait ponctué par quelques... aventures. C'est limité, mais on comprend que Riyoko Ikeda ait éludée un fait qui eût bien entamé la romance (comme lorsque Marie Antoinette est enfermée au Tuilerie, Fersen y alla deux jours puis reparti, devant aller en Espagne immédiatement. En fait il resta une semaine de plus à Paris, chez sa maîtresse (ouh le menteur ).

Louis XVI et Marie-Antoinette : le couple royal est très bien représenté. Oui, Louis XVI aimait bien tout ce qui touchait aux travaux manuels (ce qui lui valait bien sûr quelques remontrances de sa femme, très bien représentées). Et oui, à la fin, les adieux étaient réellement déchirants.

Maintenant, les affaires :

Les modalités de transfert en France : impeccable, rien à dire.

La surveillance constante et les rapports de Mercy à Marie-Thérèse : idem

L'affaire du collier : tel qu'elle est décrite, elle constitue un bon résumé. Toutefois, attention au déroulement du procés, comme je l'ai dit pour la Comtesse de la Motte-Valois, Marie Antoinette ne fut pas accusée d'avoir fricottée avec son accusatrice (seules les pamphlets orduriers se chargeaient alors de lui attribuer une liaison avec le Cardinal de Rohan).

L'ultime jugement de Marie-Antoinette : elle fut bel et bien accusée d'inceste sur son propre fils Louis Charles (inceste révélé par son fils lui-même !!!), et la manière dont elle répondit suscita, comme dans le manga, la compassion des femmes qui assistaient au procés.

Voilà ! Maintenant vous pouvez utiliser ce manga pour vos cours d'histoire